Éditeur militant

 Les éditions Abatos font le constat qu'aujourd'hui plus personne en France ne prend le risque d’éditer de la littérature populaire écrite par un auteur inconnu. En effet, on ne trouve plus dans les librairies que des romans formatés par l’industrie anglo-saxonne du livre. Les quelques romans français publiés aujourd’hui ressemblent à ceux que l’on peut trouver outre-Atlantique à une différence près, la langue. Pourtant, notre patrimoine littéraire est l’un des plus beaux de la planète ; notre culture a offert au reste du monde le meilleur de ses auteurs : de Maurice Leblanc à Gaston Leroux en passant par Emile Gaboriau ou les romans de Boileau et Narcejac ou ceux, plus proches, de Thierry Bourcy, ou Jean d’Aillon qui dut recourir à l’auto-édition avant de pouvoir rencontrer le succès. Même Marcel Proust se vit rejeté lorsqu’il cherchait un éditeur pour « à l’ombre des jeunes filles en fleurs », alors pensez donc, pour un écrivain actuel… être édité relève de la gageure !

 De nos jours, les éditeurs ne prennent plus le risque de publier un auteur inconnu s’il n’est pas parrainé ou n’a pas déjà convolé avec le succès grâce à un prix littéraire ou une distinction du public; mais comment être reconnu et comment rencontrer les lecteurs si le monde de l’édition ne fait plus son travail ? Notre association a décidé de servir le génie créatif français et de donner leur chance à des auteurs inconnus. Nous avons aussi la volonté de permettre à ce qui fut le fleuron de notre culture de retrouver toute sa place dans le paysage littéraire français et francophone : nous parlons du roman populaire. Nous voulons aussi faire partager le talent de tous ces auteurs locaux ou régionaux auxquels l’industrie du livre ne laisse plus d’espace pour s’exprimer.

 Nous voulons que notre belle langue écrite : celle de Voltaire, celle des pamphlétaires, celle de Madame de Lafayette, celle de Hugo, de Jules Verne, de François Villon, d’Apollinaire, d’Agrippa d’Aubigné, de Rabelais, de d’Ormesson… reste vivante et au cœur de ce qui a permis d’éclairer le monde et de transmettre à tous les peuples de la terre nos valeurs fondamentales, la liberté, l’égalité et la fraternité.

 Comme Voltaire, nous combattrons certaines positions jusqu’au bout parce qu’elles avilissent l’humain, mais nous ferons tout pour que les idées puissent s’exprimer parce que c’est un droit fondamental.

Texte emprunté mais oh combien partagé aux éditions Exaequo